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SAGA : L’ÉPOPÉE ULTIME DE SPACE-FANTASY ?

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Voilà près de trente ans que je lis des comics, et la série dont je vais vous parler aujourd’hui entre sans mal dans le top 3 de ce que j’ai pu lire de mieux dans ma vie. Oui, sur Internet, on adore faire des tops et des classements, alors qu’il n’y a pas plus inutile et subjectif quand on parle d’art. Mais vous avez saisi l’idée : le comic book qui nous intéresse est une véritable pépite : Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples !

LÀ-HAUT, DANS LES ÉTOILES…

Quand Star Wars rencontre Game of Thrones et Les Animaux du Bois de Quat’sous (si, si, je vous assure que le cocktail est valide), ça donne Saga, une série qui porte bien son nom et dont la publication a commencé en 2012 aux États-Unis chez l’éditeur Image Comics. Écrite par Brian K. Vaughan, déjà derrière le comic book à succès Y, Le Dernier Homme, et dessinée par Fiona Staples, Saga commence par la rencontre entre Alana et Marko. Elle est originaire de la planète Continent, dont la population ailée maîtrise une technologie très avancée, tandis que lui est natif de Couronne, le satellite naturel de Continent, dont le peuple, reconnaissable à ses cornes, pratique la magie. En conflit depuis de nombreuses années, les armées de Couronne et de Continent se livrent bataille partout où cela est possible, forçant chacun à choisir son camp à grands coups d’endoctrinement et de propagande.

Capturé, Marko se voit emprisonné sur la planète Clivage, où Alana est désignée pour être sa surveillante. Mais de façon tout à fait inattendue, nos deux héros vont briser un véritable tabou en débutant une histoire d’amour. Forcés de prendre la fuite, le prisonnier et sa gardienne vont bientôt devenir la cible de toutes les attentions quand une nouvelle s’ébruite : Alana est enceinte et donc la preuve vivante que l’union entre les habitants de Couronne et ceux de Continent est possible…

De leur amour défendu naît Hazel, une petite fille possédant à la fois des ailes, comme sa mère, et des cornes, comme son père. Principale narratrice de l’histoire, Hazel raconte dès lors au lecteur son périple en compagnie de ses parents, désormais considérés comme des traîtres et dont les têtes sont mises à prix. Leur voyage semé d’embûches est l’occasion pour nous de découvrir une foisonnante galerie de personnages à travers des mondes tantôt hostiles, tantôt merveilleux, où Hazel découvre, souvent malgré elle, la véritable nature et parfois les sombres motivations des gens qui l’entourent. Poursuivis et constamment sur le qui-vive, Alana, Marko et leur famille ne peuvent que trop rarement faire confiance à autrui, au risque de tout perdre et de semer le chaos sur leur passage.

À l’image de l’univers de Star Wars, Saga brille par l’inventivité des concepts et des personnages présentés, chacun distillant un microscopique fragment d’un univers que l’on imagine sans limite. Les seconds rôles comme Le Testament, chasseur de primes accompagné de son Chat-Mensonge ; capable de déterminer si quelqu’un dit ou non la vérité ; ou bien le Prince Robot IV, chargé de poursuivre Alana et Marko au prix de son honneur, participent à la fois à la tension et au ton satirique de la série. Et si l’on sait ces personnages impitoyables et déterminés à tuer quiconque se mettra en travers de leur route, cela n’empêche pas les auteurs de les rendre attachants, et même de nous faire éprouver de l'empathie envers eux quand leur situation devient critique.

Enfin, Hazel, qui reste l’héroïne servant de liant entre tous les autres protagonistes, va grandir au fur et à mesure que la série avance. De ses premiers jours à sa crise d’adolescence, elle est le fil conducteur des lecteurs et des lectrices de Saga, et décrit les événements vus de l’intérieur, avec l’impertinence propre à beaucoup d’enfants. Ce procédé, en plus d’apporter une touche d’humour parfois nécessaire face aux drames que traverse Hazel, aide beaucoup à l’implication et l’identification du lecteur.

HAPPY TOGETHER ?

Brian K. Vaughan considère lui-même Saga comme une allégorie de la création, comparant la naissance d’un enfant à la conception d’une bande dessinée, avec tous les défis que cela implique. Au fil des épisodes, on verra chaque intervenant ajuster les curseurs de sa propre existence pour mieux s’adapter aux autres et à un environnement en constante évolution, comme si se surpasser et devenir quelqu’un de meilleur était la seule option pour surmonter les difficultés du vivre-ensemble dans un espace infini. De son côté, Fiona Staples pioche dans diverses influences pour donner vie à l’univers de Saga. Impliquée dans le processus créatif de la série depuis le début, elle propose à travers ses planches des paysages colorés, oniriques, et parfois oppressants qui, là encore, invitent à la contemplation et à laisser dériver son imagination dans l'immensité du cosmos, à la rencontre des créatures fantastiques qui le peuplent.

En 2018, après cinquante-quatre numéros, Vaughan et Staples annoncent faire une pause pour marquer la première moitié de la publication de la série, qui devrait donc compter cent-huit épisodes au total. En janvier 2022, Saga reprend, et je dois avouer que j’attendais ce retour avec impatience. Une fois encore, la série surprend tout en raccrochant brillamment les wagons, et ce malgré sa longue absence et un saut temporel conséquent dans le scénario. S’il ne fallait qu'une preuve du génie de Vaughan et Staples, elle est là.

Si l’on cite notamment Star Wars parmi les grandes influences de Saga, ce n’est pas pour rien. Tout comme la création de George Lucas, la série de Brian K. Vaughan et Fiona Staples se place en héritière de la science-fiction issue des pulp’s et des règles du Space Opera édictées par des auteurs et autrices comme Edgar Rice Burroughs, Edmond Hamilton, Leigh Brackett, Alex Raymond, et plus tard Frank Herbert. Dans le cas présent, on parlera même de Space Fantasy, car en plus des vaisseaux spatiaux et des voyages interplanétaires que leur présence implique, on trouve des éléments scénaristiques appartenant aux registres du Fantastique et de la Fantasy, comme de la magie, avec la langue bleue dérivée de l’espéranto utilisée par les habitants de Couronne, mais aussi des fantômes et autres entités surnaturelles. Au-delà de cette question de classification, finalement très secondaire, l’univers proposé par Vaughan et Staples parvient à être aussi cohérent que farfelu et sait se jouer des codes pour mieux distiller ses messages.

Saga, c’est la petite histoire dans la grande, une rencontre anodine dans le marasme d’une guerre ancestrale subie par des peuples qui l’ont reçue en héritage. Évidemment, les parallèles avec des situations bien réelles ne manquent pas, et Vaughan et Staples ne se privent pas de souligner l’absurdité de tels conflits et des dérives politiques et éducatives qui en découlent. Ode à la tolérance, à la diversité des populations, des croyances, des pratiques et surtout des individus, Saga est sans doute le comic book qui porte l’un des discours les plus universels. Qu’il s’agisse d’amour, d’amitié, de confiance en soi et envers les autres, de la façon dont on doit affronter ses peurs et gérer ses frustrations, ou bien encore de la nature humaine dans ce qu’elle a de plus complexe, Saga est une série qui touche toujours juste, d’une façon ou d’une autre, et ça qui que vous soyez.

Si vous voulez découvrir Saga, qui restera pour moi l’une des meilleures bandes dessinées de tous les temps, la série est disponible en français chez Urban Comics.

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LÀ-HAUT, DANS LES ÉTOILES…

Quand Star Wars rencontre Game of Thrones et Les Animaux du Bois de Quat’sous (si, si, je vous assure que le cocktail est valide), ça donne Saga, une série qui porte bien son nom et dont la publication a commencé en 2012 aux États-Unis chez l’éditeur Image Comics. Écrite par Brian K. Vaughan, déjà derrière le comic book à succès Y, Le Dernier Homme, et dessinée par Fiona Staples, Saga commence par la rencontre entre Alana et Marko. Elle est originaire de la planète Continent, dont la population ailée maîtrise une technologie très avancée, tandis que lui est natif de Couronne, le satellite naturel de Continent, dont le peuple, reconnaissable à ses cornes, pratique la magie. En conflit depuis de nombreuses années, les armées de Couronne et de Continent se livrent bataille partout où cela est possible, forçant chacun à choisir son camp à grands coups d’endoctrinement et de propagande.

Capturé, Marko se voit emprisonné sur la planète Clivage, où Alana est désignée pour être sa surveillante. Mais de façon tout à fait inattendue, nos deux héros vont briser un véritable tabou en débutant une histoire d’amour. Forcés de prendre la fuite, le prisonnier et sa gardienne vont bientôt devenir la cible de toutes les attentions quand une nouvelle s’ébruite : Alana est enceinte et donc la preuve vivante que l’union entre les habitants de Couronne et ceux de Continent est possible…

De leur amour défendu naît Hazel, une petite fille possédant à la fois des ailes, comme sa mère, et des cornes, comme son père. Principale narratrice de l’histoire, Hazel raconte dès lors au lecteur son périple en compagnie de ses parents, désormais considérés comme des traîtres et dont les têtes sont mises à prix. Leur voyage semé d’embûches est l’occasion pour nous de découvrir une foisonnante galerie de personnages à travers des mondes tantôt hostiles, tantôt merveilleux, où Hazel découvre, souvent malgré elle, la véritable nature et parfois les sombres motivations des gens qui l’entourent. Poursuivis et constamment sur le qui-vive, Alana, Marko et leur famille ne peuvent que trop rarement faire confiance à autrui, au risque de tout perdre et de semer le chaos sur leur passage.

À l’image de l’univers de Star Wars, Saga brille par l’inventivité des concepts et des personnages présentés, chacun distillant un microscopique fragment d’un univers que l’on imagine sans limite. Les seconds rôles comme Le Testament, chasseur de primes accompagné de son Chat-Mensonge ; capable de déterminer si quelqu’un dit ou non la vérité ; ou bien le Prince Robot IV, chargé de poursuivre Alana et Marko au prix de son honneur, participent à la fois à la tension et au ton satirique de la série. Et si l’on sait ces personnages impitoyables et déterminés à tuer quiconque se mettra en travers de leur route, cela n’empêche pas les auteurs de les rendre attachants, et même de nous faire éprouver de l'empathie envers eux quand leur situation devient critique.

Enfin, Hazel, qui reste l’héroïne servant de liant entre tous les autres protagonistes, va grandir au fur et à mesure que la série avance. De ses premiers jours à sa crise d’adolescence, elle est le fil conducteur des lecteurs et des lectrices de Saga, et décrit les événements vus de l’intérieur, avec l’impertinence propre à beaucoup d’enfants. Ce procédé, en plus d’apporter une touche d’humour parfois nécessaire face aux drames que traverse Hazel, aide beaucoup à l’implication et l’identification du lecteur.

HAPPY TOGETHER ?

Brian K. Vaughan considère lui-même Saga comme une allégorie de la création, comparant la naissance d’un enfant à la conception d’une bande dessinée, avec tous les défis que cela implique. Au fil des épisodes, on verra chaque intervenant ajuster les curseurs de sa propre existence pour mieux s’adapter aux autres et à un environnement en constante évolution, comme si se surpasser et devenir quelqu’un de meilleur était la seule option pour surmonter les difficultés du vivre-ensemble dans un espace infini. De son côté, Fiona Staples pioche dans diverses influences pour donner vie à l’univers de Saga. Impliquée dans le processus créatif de la série depuis le début, elle propose à travers ses planches des paysages colorés, oniriques, et parfois oppressants qui, là encore, invitent à la contemplation et à laisser dériver son imagination dans l'immensité du cosmos, à la rencontre des créatures fantastiques qui le peuplent.

En 2018, après cinquante-quatre numéros, Vaughan et Staples annoncent faire une pause pour marquer la première moitié de la publication de la série, qui devrait donc compter cent-huit épisodes au total. En janvier 2022, Saga reprend, et je dois avouer que j’attendais ce retour avec impatience. Une fois encore, la série surprend tout en raccrochant brillamment les wagons, et ce malgré sa longue absence et un saut temporel conséquent dans le scénario. S’il ne fallait qu'une preuve du génie de Vaughan et Staples, elle est là.

Si l’on cite notamment Star Wars parmi les grandes influences de Saga, ce n’est pas pour rien. Tout comme la création de George Lucas, la série de Brian K. Vaughan et Fiona Staples se place en héritière de la science-fiction issue des pulp’s et des règles du Space Opera édictées par des auteurs et autrices comme Edgar Rice Burroughs, Edmond Hamilton, Leigh Brackett, Alex Raymond, et plus tard Frank Herbert. Dans le cas présent, on parlera même de Space Fantasy, car en plus des vaisseaux spatiaux et des voyages interplanétaires que leur présence implique, on trouve des éléments scénaristiques appartenant aux registres du Fantastique et de la Fantasy, comme de la magie, avec la langue bleue dérivée de l’espéranto utilisée par les habitants de Couronne, mais aussi des fantômes et autres entités surnaturelles. Au-delà de cette question de classification, finalement très secondaire, l’univers proposé par Vaughan et Staples parvient à être aussi cohérent que farfelu et sait se jouer des codes pour mieux distiller ses messages.

Saga, c’est la petite histoire dans la grande, une rencontre anodine dans le marasme d’une guerre ancestrale subie par des peuples qui l’ont reçue en héritage. Évidemment, les parallèles avec des situations bien réelles ne manquent pas, et Vaughan et Staples ne se privent pas de souligner l’absurdité de tels conflits et des dérives politiques et éducatives qui en découlent. Ode à la tolérance, à la diversité des populations, des croyances, des pratiques et surtout des individus, Saga est sans doute le comic book qui porte l’un des discours les plus universels. Qu’il s’agisse d’amour, d’amitié, de confiance en soi et envers les autres, de la façon dont on doit affronter ses peurs et gérer ses frustrations, ou bien encore de la nature humaine dans ce qu’elle a de plus complexe, Saga est une série qui touche toujours juste, d’une façon ou d’une autre, et ça qui que vous soyez.

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