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Madagascar: Kred ou la réussite du microcrédit nomade et digital
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À Madagascar, des prêts sans cash, sans agence, accessibles depuis le téléphone le plus basique, c’est la promesse faite par Kred, le service de microfinance de la BNI, l’une des principales banques du pays. Lancé en 2019, le modèle digital et nomade de Kred a su se faire une place auprès de micro et petits entrepreneurs.
Les appels de clients fidèles se succèdent dans ce magasin de vente de provende. À Iavoloha, en banlieue sud de la capitale, le local est devenu le repère des éleveurs de la zone, dépendants de ces graines pour nourrir leurs bêtes. Une réputation que sa gérante doit en partie au microcrédit. « Avant, j’avais des difficultés puisque dans le coin, il y a beaucoup de demandes, et je n’arrivais pas à toutes les honorer, se souvient Sandrah. Grâce aux prêts, j’ai pu étendre mon activité, ouvrir un second point de vente, acheter une voiture de fonction et une maison ! »
Une procédure souple
À Ivato, tout au nord de la capitale, « Hobi le tireur de charrette », comme il est surnommé dans le quartier, remplit ses bidons jaunes. Ce livreur d’eau potable a, lui aussi, donné une autre dimension à son affaire. L'entrepreneur en est à son cinquième crédit : 2 500 euros (12 millions d'ariarys) remboursables sur 18 mois. Autrefois locataire d’une modeste charrette, il a pu en acheter deux aujourd’hui, se professionnaliser et gagner des clients fixes. « J’étais conscient des risques et j’ai même eu peur d’aller en prison si je n’arrivais pas à rembourser, confie-t-il. Mais je me suis dit qu’il fallait vraiment que j’investisse dans l’activité, il fallait que ça marche. Le problème des gens ici à Madagascar, c’est qu’ils peuvent utiliser le prêt à des fins personnelles. »
Son expérience réussie avec le micro-crédit, Hobi l’attribue aussi à la souplesse du modèle Kred : plus besoin de déplacements coûteux jusqu’aux agences, le contrat est signé sur tablette, au domicile du client. Plus besoin non plus de paperasse souvent impossible à réunir pour les entrepreneurs informels. « Je fais le dépôt d’argent sur mon téléphone, je tape un code, je suis les instructions, et mon remboursement passe directement, souligne-t-il. C’est facile, je ne perds pas de temps, je peux faire le remboursement de n’importe où, même la nuit, sans frais. »
À lire aussiPierrette Kouakou, l’Ivoirienne qui forme les entrepreneuses africaines de demain
Taux d'intérêt raisonnables
Situés entre 20 et 33 %, les taux d’intérêt annuels pratiqués par Kred restent lourds à supporter, mais sont jugés raisonnables dans un marché où ils peuvent encore dépasser les 100 % dans d'autres organismes de microfinance. Pour éviter le piège du surendettement, l'un des effets pervers connu du micro-crédit, la BNI assume à Madagascar un ciblage sélectif. « Notre cible, ce sont les entreprises génératrices de revenus, en majorité des micro et petits entrepreneurs, des entrepreneurs semi-formels, que nous essayons de formaliser, explique Adrian Chindris, directeur général adjoint de la BNI et premier responsable de Kred. Avec une collecte d’informations qui est très bien ciblée, nous sommes capables de dire si le client est surendetté ou s'il est forcé de prendre un crédit chez nous pour résoudre d’autres problèmes de dettes. »
Dans un pays où l’appropriation de la technologie reste une barrière, ce modèle digital et nomade a profité à ceux qui étaient prêts à l’adopter. Sans évincer le modèle classique de l'agence statique, Kred a poussé l’industrie bancaire à suivre la voie de la digitalisation.
À lire aussiComment aider les petites et moyennes entreprises africaines à se financer?
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Les appels de clients fidèles se succèdent dans ce magasin de vente de provende. À Iavoloha, en banlieue sud de la capitale, le local est devenu le repère des éleveurs de la zone, dépendants de ces graines pour nourrir leurs bêtes. Une réputation que sa gérante doit en partie au microcrédit. « Avant, j’avais des difficultés puisque dans le coin, il y a beaucoup de demandes, et je n’arrivais pas à toutes les honorer, se souvient Sandrah. Grâce aux prêts, j’ai pu étendre mon activité, ouvrir un second point de vente, acheter une voiture de fonction et une maison ! »
Une procédure souple
À Ivato, tout au nord de la capitale, « Hobi le tireur de charrette », comme il est surnommé dans le quartier, remplit ses bidons jaunes. Ce livreur d’eau potable a, lui aussi, donné une autre dimension à son affaire. L'entrepreneur en est à son cinquième crédit : 2 500 euros (12 millions d'ariarys) remboursables sur 18 mois. Autrefois locataire d’une modeste charrette, il a pu en acheter deux aujourd’hui, se professionnaliser et gagner des clients fixes. « J’étais conscient des risques et j’ai même eu peur d’aller en prison si je n’arrivais pas à rembourser, confie-t-il. Mais je me suis dit qu’il fallait vraiment que j’investisse dans l’activité, il fallait que ça marche. Le problème des gens ici à Madagascar, c’est qu’ils peuvent utiliser le prêt à des fins personnelles. »
Son expérience réussie avec le micro-crédit, Hobi l’attribue aussi à la souplesse du modèle Kred : plus besoin de déplacements coûteux jusqu’aux agences, le contrat est signé sur tablette, au domicile du client. Plus besoin non plus de paperasse souvent impossible à réunir pour les entrepreneurs informels. « Je fais le dépôt d’argent sur mon téléphone, je tape un code, je suis les instructions, et mon remboursement passe directement, souligne-t-il. C’est facile, je ne perds pas de temps, je peux faire le remboursement de n’importe où, même la nuit, sans frais. »
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Situés entre 20 et 33 %, les taux d’intérêt annuels pratiqués par Kred restent lourds à supporter, mais sont jugés raisonnables dans un marché où ils peuvent encore dépasser les 100 % dans d'autres organismes de microfinance. Pour éviter le piège du surendettement, l'un des effets pervers connu du micro-crédit, la BNI assume à Madagascar un ciblage sélectif. « Notre cible, ce sont les entreprises génératrices de revenus, en majorité des micro et petits entrepreneurs, des entrepreneurs semi-formels, que nous essayons de formaliser, explique Adrian Chindris, directeur général adjoint de la BNI et premier responsable de Kred. Avec une collecte d’informations qui est très bien ciblée, nous sommes capables de dire si le client est surendetté ou s'il est forcé de prendre un crédit chez nous pour résoudre d’autres problèmes de dettes. »
Dans un pays où l’appropriation de la technologie reste une barrière, ce modèle digital et nomade a profité à ceux qui étaient prêts à l’adopter. Sans évincer le modèle classique de l'agence statique, Kred a poussé l’industrie bancaire à suivre la voie de la digitalisation.
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